L'ivre
Je coulais, me noyais à la voir toujours à moitié pleine
Je n’en prenais jamais, j’étais bien trop porté sur elle
Je m’en fendais, j’en sifflais, descendais pour fuir ma peine
Boit-sans-soif, moribond, ses tessons me coupaient les veines
Lance ta bouteille à l’eau,
Tous tes mots au gré des flots
La mer mène à bon port
La bouteille qui s’y jette
La mer est le bon sort
Aux mille maux qu’on lui prête
Dans ma vie, il y avait trop de si pour y mettre Paris
Dans ma vie, tout était comme elles à l’encre, sans elles vide
Sans débouché pour trop en sabler, ces folles dives d’oublis
Insidieux poison d’enfer qui me menait au fou suicide
Lance ta bouteille à l’eau,
Tous tes mots au gré des flots
La mer mène à bon port
La bouteille qui s’y jette
La mer est le bon sort
Aux mille maux qu’on lui prête
Et j’ai glissé enfin tous mes maux dans le verre, pas en vain
Est-ce sot d’appeler secours quand, au fond, on touche la fin ?
J’ai lancé mes cris écrits, larmes alarmes, feux éteints
Vague à l’âme que les marées les lisent à un terre-neuve marin
Lance ta bouteille à l’eau,
Tous tes mots au gré des flots
La mer mène à bon port
La bouteille qui s’y jette
La mer est le bon sort
Aux mille maux qu’on lui prête